Chiffres clés des pharmacies en 2025 : Évolution, défis et perspectives

Le secteur de la pharmacie en France joue un rôle vital dans le système de santé, agissant comme un maillon essentiel entre les soins médicaux et les patients. Ces dernières années, le secteur a connu des évolutions notables, largement influencées par la pandémie de COVID-19. Alors que le monde s’adapte à une nouvelle normalité, il est crucial de comprendre comment les pharmacies ont réagi et évolué face à ces défis sans précédent.

Introduction

Dans cet article, nous plongeons dans les chiffres clés du secteur de la pharmacie en France pour l’année 2025, en mettant en lumière les tendances, les défis et les opportunités qui ont façonné cette industrie dynamique. De l’évolution globale de l’activité aux aspects spécifiques de la gestion financière, nous offrons une vue d’ensemble complète et actualisée, essentielle pour tout professionnel du secteur ou observateur intéressé.

Croissance des officines : opportunité ou illusion ?

Une évolution contrastée de l’activité

L’année 2024 s’achève sur un bilan paradoxal : une progression globale de l’activité de 5,03%, portant le chiffre d’affaires moyen à 2 511 100 euros contre 2 390 900 euros en 2023. Cette croissance pourrait sembler encourageante, mais elle masque une réalité plus nuancée.

Répartition des ventes

• Médicaments remboursables (2,1%) : +7,78% malgré une baisse des volumes de -2%.

• Produits à 5,5% : +2,40%.

• OTC (10%) : -1,15%, avec une automédication en baisse de -3% en unités.

• Produits à 20% : +6,25%.

Disparités géographiques et économiques

Près d’un quart des officines ont vu leurs ventes régresser. Les pharmacies dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1 million d’euros connaissent une évolution négative (-0,18%), tandis que celles dépassant 2,5 millions d’euros affichent une croissance proche de 6%.

Répartition Géographique

• Zone rurale : +4,95%.

• Gros bourg : +4,89%.

• Zone urbaine : +4,11%.

• Centre commercial : +4,18%.

Décomposition du chiffre d’affaires : miroir des mutations

Analyse des ventes par taux de TVA

Les médicaments chers (PFHT > 150 euros) progressent de +13,83% et représentent désormais 42,13% de l’activité à 2,10%, honoraires compris. L’indice des prix à la consommation INSEE des produits pharmaceutiques s’établit fin décembre 2024 à -2,25%, confirmant une accélération de la baisse des prix.

Impact des médicaments chers

Les médicaments chers progressent de +13,83% et représentent désormais 42,13% de l’activité à 2,10%, honoraires compris. Cette tendance illustre une mutation profonde du métier, où la valeur économique se concentre sur un nombre restreint de références coûteuses.

Pharmacies : La marge brute sous pression

Érosion silencieuse du taux de marge

La marge brute globale s’élève pour 2024 à 710 700 euros (28,30% du chiffre d’affaires) contre 702 400 euros (29,38% du chiffre d’affaires) en 2023. Cette progression de 8 200 euros en valeur absolue masque une régression d’un point en pourcentage.

Explications de l’érosion

• Hausse du volume des médicaments chers au taux de marge limité (environ 5%).

• Accélération des baisses de prix du médicament remboursable.

• Baisse de marge sur le segment hors vignetté.

• Honoraires qui, faute de revalorisation, ne jouent plus leur rôle d’amortisseur face à la baisse des prix.

Le Poids structurant des honoraires

Importance des honoraires

Les honoraires représentent désormais une part essentielle de l’économie officinale, totalisant près de 10% du chiffre d’affaires global. Les honoraires de dispensation décroissent de -1,85%, tandis que les honoraires à l’ordonnance progressent de +3,17%.

Répartition des honoraires

• Honoraires de dispensation : 166,2 milliers d’euros (6,62% du C.A.).

• Honoraires à l’ordonnance : 62,2 milliers d’euros (2,48% du C.A.).

• Autres prestations (dont tests) : 79,7 milliers d’euros (3,17% du C.A.).

L’effet ciseau : impact de l’inflation sur la rentabilité

Pression inflationniste sur les charges externes

Les charges externes représentent en moyenne 5,08% du chiffre d’affaires global et progressent en 2024 de +5,94%, soit une augmentation de près de 20% en trois ans. Cette évolution est attribuable à l’inflation énergétique persistante et aux investissements dans les évolutions technologiques.

Loyer moyen

Le loyer moyen s’établit à 33 300 euros et représente 1,32% du chiffre d’affaires, pesant pour plus d’un quart dans le montant total des frais généraux.

Frais de personnel : une progression alarmante

Augmentation des frais de personnel

Les frais de personnel atteignent 11% du chiffre d’affaires contre 10,93% en 2023. Ils progressent cette année en valeur de 5,61%, soit une hausse vertigineuse de 26% en trois ans. Les difficultés de recrutement persistent et s’accompagnent d’une surenchère salariale à l’embauche.

Excédent brut d’exploitation en repli

Diminution de l’E.B.E.

L’Excédent Brut d’Exploitation (E.B.E.) s’établit à 254 400 euros (10,13% du chiffre d’affaires) contre 264 400 euros (11,06% du chiffre d’affaires) en 2023, soit une diminution de 10 000 euros (-3,80%). Cette baisse est lourde de conséquences, car l’E.B.E. constitue la principale ressource pour rembourser les emprunts et rémunérer le titulaire.

Tendances et perspectives

Évolution du rôle des pharmacies

Le secteur de la pharmacie fait face à de nouvelles tendances et défis qui façonnent son avenir. Les pharmacies ne se limitent plus à la vente de médicaments ; elles deviennent de véritables centres de services de santé. L’augmentation de la productivité par intervenant et l’intégration des services liés à la COVID-19 témoignent de cette évolution.

Perspectives futures

L’avenir des pharmacies en France sera probablement marqué par une poursuite de cette diversification des services et une adaptation continue aux changements du marché de la santé. La capacité d’innovation et de réponse rapide aux besoins émergents restera un facteur clé de succès pour les pharmacies.

Conclusion

L’analyse des chiffres clés de la pharmacie en France pour l’année 2025 révèle un secteur dynamique, résilient et en pleine transformation. Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19 et les fluctuations économiques, les pharmacies ont démontré une capacité remarquable à s’adapter, à innover et à rester une composante vitale du système de santé.

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